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Bataille politique et technique autour des masques transparents
Beaucoup de voix s’élèvent actuellement pour réclamer des masques transparents, que ce soit pour les personnes qui lisent sur les lèvres, ou les autres, troublées par l’absence d’expression du visage. Trop chers, difficiles à trouver… Les professionnels voudraient voir le sujet avancer.
Sophie Cluzel, la secrétaire d’État auprès du Premier ministre en charge des Personnes handicapées, a appelé le 22 août dernier, sur France Info, à généraliser le port de masques transparents pour tout le monde.
Un masque cher et pas pour tout le monde
« […] Deux catégories de masques, fabriqués notamment par des entreprises françaises, viennent d’être homologuées. Ces entreprises ont démarré leur production ; il faut que ça monte en cadence, que les commandes arrivent pour qu’on puisse, en effet, le généraliser [le port de ce type de masque]. Alors, bien sûr, il est encore cher puisqu’il coûte plus de 10 euros », a-t-elle expliqué au micro de France Info. « […] C’est important pour les sourds, parce que ceux qui pratiquent la lecture labiale peuvent enfin le faire. Cela l’est également pour d’autres publics : ceux qui ont un handicap psychique, qui ont besoin de comprendre, en même temps que l’expression verbale, la communication du visage. C’est aussi important pour les personnes âgées. Sans oublier l’enfant », a-t-elle poursuivi.
De son côté, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, a annoncé le 27 août sur France Inter, la distribution de masques transparents, pas à tous, mais à certains professeurs. « Par exemple, en maternelle, cela peut se justifier fortement ainsi que pour les professeurs qui ont en charge des enfants malentendants, à tous les professeurs qui ont en charge les classes Ulis [unités localisées pour l’inclusion scolaire]. Je pense en particulier aux élèves qui ont besoin de lire sur les lèvres du professeur », a ajouté le ministre de l’Éducation nationale.
Un outil essentiel de communication
La SFA (Société Française d’Audiologie) ou La Fondation pour l’Audition milite pour le port du masque transparent, en demandant sa généralisation. La Fondation demande notamment qu’il soit utilisé sur les plateaux de télévision. En effet, la ministre du Travail, Élisabeth Borne, a évoqué le fait que le protocole sanitaire avec port du masque pourrait aussi s’appliquer aux plateaux TV et radio, où présentateurs et chroniqueurs sont dans un espace fermé. La Fondation pour l’Audition rappelle que le masque à fenêtre est un outil essentiel de communication dans une société inclusive. La Fondation souligne qu’une personne sur dix est concernée par la malentendance. Ces masques transparents permettent la lecture labiale pour les personnes sourdes ou malentendantes, et offrent aussi la possibilité de voir les expressions faciales, ce qui est moins anxiogène pour tous les spectateurs. La Fondation soutient les entreprises ayant mis en place une fabrication de masques à fenêtre transparente, telles que Odiora et ses Masques Sourire ou les Masques Inclusifs.
Le « made in France » a le vent en poupe
En juillet 2020, deux modèles de masques transparents ont obtenu l’homologation de la DGA (Direction générale de l’armement), l’organisme en charge des tests, notamment parce qu’ils réussissent à régler le problème de la buée sur la fenêtre transparente et respectent les normes de filtration imposées. Depuis, ils attendent d’être fabriqués à grande échelle et mis en circulation, le port du masque s’avérant désormais obligatoire dans tous les lieux publics.
Le premier s’appelle Masque Inclusif, coûte 10,90 € l’unité et est réservé à un usage non sanitaire de catégorie 1. Il a été conçu par une start-up française du nom de son masque et produit par APF Entreprises (France Handicap). Il a séduit le groupe Amazon qui a décidé d’en équiper les collaborateurs de ses centres de distribution en France. Cinq cents masques devraient ainsi être livrés dans un premier temps.
Le second se nomme Sourire d’Odiora ; Odiora est l’une des premières sociétés engagées dans ce type de conception et ses masques seront en partie fabriqués par une entreprise adaptée. Selon les modèles, le prix varie de 13 à 15 €.
D’autres masques comme le Civility mask, également « made in France », ainsi que la visière Vuzair, qui, en plus de protéger le visage et les yeux, permet, par un ajout de tissus, de protéger les voies respiratoires, pourraient être bientôt validés par la DGA.
Source: Audition infos
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